©1986, 1990 & 2002 John Petroff. Traduction Sandrine Cortet. |
INTRODUCTION
Le sujet de ce chapitre est celui de la problématique économique.
Elle met en évidence l'utilisation efficace des ressources
qui sont rares afin de satisfaire les besoins de la société
qui sont illimités. On suppose que les besoins sont notoirement
illimités. Les ressources, elles, ne le sont pas et sont
répertoriées. La problématique économique
est étudiée avec l'aide de la courbe des perspectives
de production. Cette approche montre qu'il faut faire des choix
et que la croissance économique dépend d'une utilisation
efficace et d'une extension des ressources.
BESOINS ILLIMITES
Beaucoup de biens, auparavant considérés comme des
produits de luxe, deviennent rapidement des produits courants.
On constate ainsi que les besoins humains s'avèrent toujours
croissants.
Les gens ne semblent jamais être satisfaits de ce qu'ils ont : il leur faut toujours plus. On pourrait interpréter cette attitude comme de l'avarice mais en fait, cela démontre simplement le désir de l'homme de chercher toujours une amélioration de sa condition. |
PRODUITS DE PREMIERE NECESSITE
Les produits dont les gens ne peuvent pas se passer sont des produits
dits de première nécessité. Cela correspond
à la nourriture de base, au logement, voire à des
équipements comme les services urbains, par exemple.
A chacun correspond une panoplie différente de produits indispensables. L'eau, la nourriture et un toit viennent immédiatement à l'esprit. Pour une personne malade, un médicament peut également être de première nécessité. |
RESSOURCES RARES
Les ressources sont d'origine humaine ou non. Les ressources humaines
sont principalement constituées par le travail. Les ressources
d'origine non humaine sont la terre et le capital.
Toutes les ressources sont limitées. L'encombrement des centres-villes illustre le manque et la rareté des espaces vacants par exemple. Le capital (ou moyens de production) est également difficile à obtenir parce que sa production exige du temps et une production antérieure. Le travail non plus n'est pas extensible à l'infini simplement parce que le temps qui lui est consacré ne l'est pas. |
TRAVAIL
Le concept de travail comprend toutes ses formes. La plupart des
tâches exigent des qualifications. On peut renforcer les
compétences avec l'éducation, la formation professionnelle,
la mobilité ou l'amélioration de la santé.
C'est de l'accumulation de capital humain. La contrepartie ou
le prix du travail est le salaire.
Toutes les formes de création humaine exigent attention et effort. On peut espérer que le travail rime avec plaisir pourtant c'est un concept à part entière. Il désigne autant celui qui tient le marteau piqueur ou le balai sur la chaussée que l'horloger ou le chanteur de charme. |
TERRE
La terre est un don gratuit de la nature. Le concept de terre
comprend le terrain lui-même mais aussi tout ce qu'on peut
en extraire (minerais, bois, produits agricoles). Même si
ce qui est sur terre est accessible à l'homme, la terre
est une ressource définitivement limitée. La contrepartie
ou prix pour l'utilisation de la terre est le loyer.
Il est parfois difficile de faire la distinction entre la terre elle-même et les ajouts ou améliorations qu'on lui a fait. Ces ajouts ou améliorations ne font pas partie de la terre, mais du capital. On peut même accroître la valeur de ces ajouts et améliorations parce qu'ils sont le fruit du travail. Sur une parcelle de terrain, on peut améliorer la qualité ou la densité des logements par exemple. Par contre, le terrain, lui, demeure, sans qu'on puisse en modifier la nature. |
CAPITAL
Le capital désigne toutes les formes des moyens de production:
usines, machines et équipement. Le capital peut être
augmenté seulement en consacrant des ressources aux dépens
des biens de consommation. En outre, sa production prend souvent
du temps et engendre des dépenses importantes. La contrepartie
ou prix pour l'utilisation du capital est l'intérêt.
Les machines d'une usine vont permettre la production de marchandises, les économistes les appellent le capital. Pour produire, il a fallu, en plus de l'usine et de ses machines, des matières premières, beaucoup de travail et des actifs. Mais l'usine et les machines ne sont pas consommées. Elles ont été accumulées pour permettre la production d'autres marchandises. Tandis que dans le langage commun, on confond le capital et l'accumulation des actifs monétaires, pour les économistes, c'est le capital physique qui compte. |
TALENT D'ENTREPRENEUR
Le concept de talent d'entrepreneur désigne les capacités
de propriétaire ainsi que ceux de gérant d'affaires
pour assembler toutes les ressources nécessaires pour la
fabrication de marchandises et la prestation de services. La contrepartie
du talent d'entrepreneur est le bénéfice.
Les Etats-Unis ont la chance d'avoir une grande population d'entrepreneurs. Approximativement un demi-million d'entreprises sont créées chaque année. Malheureusement, la grande majorité échoue la première année. En effet, un jeune entrepreneur prend un grand risque. Mais celui qui réussit peut un jour posséder une société importante. |
COURBE DES PERSPECTIVES DE PRODUCTION
La courbe des perspectives de production représente toutes
les combinaisons de deux marchandises qu'un pays peut produire.
La courbe est concave (vue de l'origine) en raison de la loi des
coûts croissants. La courbe constitue une ligne de démarcation
: au dessus de la courbe la production n'est pas réalisable,
tandis qu'en dessous elle est inefficace.
Une statistique utile calculée par le département du commerce américain est le taux d'utilisation de la capacité des usines. Cette statistique donne la proportion de capacité productive qui est utilisée, et, par conséquent, la proportion laissée inutilisée. Ces chiffres ne peuvent être obtenus qu'après une estimation du potentiel de production de la nation. C'est une des visées théoriques de la courbe des perspectives de production. |
LOI DES COUTS CROISSANTS
Si un pays essaye d'augmenter la production d'un produit, il devra
renoncer à une quantité toujours croissante d'un
autre produit parce que les ressources ne sont pas également
productives dans différentes productions. En raison de
ce coût croissant, la courbe est concave (vue de l'origine).
Ceci impose un choix difficile à chaque société
pour choisir la combinaison de marchandises qui correspond le
mieux aux goûts des consommateurs.
Les ressources ne sont pas également productives dans différents types de productions. Elles tendent à être spécialisées. Cela est vrai en particulier pour les employés qui sont normalement plus productifs lorsqu'ils utilisent leurs meilleures qualifications. Si une nation essayait d'augmenter la production d'un produit en assignant des employés à des travaux pour lesquels ils sont peu qualifiés, le rendement total diminuerait. Cette règle est établie par la loi des coûts d'opportunité croissants. |
EFFICACITE
Tous les points placés au dessous de la courbe des perspectives
de production correspondent à des situations de sous-emploi
des ressources. Un des buts de la science économique devrait
être d'éviter de telles situations de manière
à permettre une production et une consommation potentielles
maximum.
Un taux d'utilisation de la capacité des usines très bas met en lumière une situation où la nation n'est pas efficace en utilisant sa capacité productive. En fait, ceci se produit pendant des périodes de ralentissement économique : par exemple, pendant la grande dépression des années 30. Le gouvernement doit alors prendre des mesures nécessaires. |
CROISSANCE ECONOMIQUE
Les points placés au dessus de la courbe des perspectives
de production correspondent à des situations où
la production n'est pas possible sans expansion des ressources
disponibles. Ceci exige que quelques ressources soient dirigées
vers la production de biens d'équipement (sacrifiant de
ce fait quelques biens de consommation). En outre, le progrès
technologique est souvent indispensable à une amélioration
de l'utilisation des ressources existantes.
Une étude entreprise par Edward Denison a démontré que l'évolution de l'économie américaine est attribuable à une croissance des facteurs de production (travail et capital en particulier), cependant la plus grande proportion de l'évolution a été produite par une augmentation de la productivité. |
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