ANALYSE FINANCIERE  © John Petroff Traduction: Françoise BRUNELLE, Christian Brigouleix Source: PEOI

 


Chapitre 8 G- Analyse des effets à recevoir

© 2000 John Petroff

G - Analyse des effets à recevoir

Les effets à recevoir sont étudiés pour déterminer comment une entreprise convertit les ventes en liqidités. Il s'agit donc d'une évaluation de sa politique de crédit et de recouvrement. Des aspects importants des notions de crédit et de recouvrement ont déjà été décrits au Chapitre 4 Section A. Une analyse de la qualité des effets à recevoir est nécessaire car les prêteurs peuvent seulement compter sur les fonds en banque de l'entreprise pour le remboursement de leurs avances, et non sur des promesses des clients de l'emprunteur. Mais l'analyse des effets à recevoir doit aussi les considérer en tant qu'instrument d'augmentation de ses ventes. Le fait de ne pas utiliser un tel outil, ou bien de l'utiliser à l'excès, peut être nuisible à l'entreprise. D'où l'importance, pour les analystes, d'un examen minutieux au delà de ce qui est fait dans un but de crédit et de recouvrement.

1) Rotation des effets à recevoir

La liquidité des effets à recevoir est généralement évaluée en premier lieu à l'aide d'un ratio de rotation des effets à recevoir:

Ratio de rotation des E/R = ventes à crédit / effets à recevoir

Vérifions la valeur 1999 de 7,35 pour la rotation des effets à recevoir de Timken montrée dans les Timken_Ratios. Des ventes de $ 2.495 millions sont extraites des compte de résultat de Timken et des effets à recevoir de $ 339,3 millions sont extraits du Bilan Timken pour 1999. Le ratio de rotation des effets à recevoir de Timken est bien

Ratio de rotation des E/R = 2.495 / 339,3 = 7,35

Le ratio de rotation des effets à recevoir indique la capacité d'une entreprise à produire des ventes à partir de son investissement en effets à recevoir (E/R). Les ventes au comptant devraient être exclues du numérateur, mais ce n'est habituellement pas possible (et ce n'est en effet pas possible dans aucun des comptes de résultats utilisés dans cet ouvrage). Pour le dénominateur les E/R de fin d'exercice sont le plus souvent utilisés. Il faut noter, cependant, que dans la plupart des cas, les E/R de fin d'exercice sont également le niveau minimum d'E/R parce que toutes les entreprises choisissent de clôturer leur exercice fiscal au point le plus bas de leur activité de vente saisonnière. Des enseignements supplémentaires seraient obtenus en observant le niveau des E/R tout au long de l'année; mais l'information est rarement à la disposition des analystes extérieurs à l'entreprise. Cependant, une inférence peut être faite à partir des rapports trimestriels qui sont normalement disponibles aux banques, et à partir des rapports de la commission boursière SEC pour des entreprises enregistrées. Normalement, les sommes à recevoir d'autres que des clients, c.-à-d. des employés, administrateurs ou filiales, ne sont pas combinées avec les créances d'exploitation, mais figurent en tant que partie d'autres éléments d'actif à court terme. Cependant, lorsque l'on analyse une société dont les comptes n'ont pas été audités, il serait sage de vérifier que les autres effets à recevoir sont bien séparés des créances d'exploitation. Parfois, des billets à ordre de clients principaux sont également enregistrés séparément. Dans ce cas de telles notes doivent être ajoutées à l'ensemble des créances d'exploitation.

Voir les questions de révision de Q-8G1 à Q-8G1.2

2) – Délai moyen de recouvrement des créances

Calcul du délai moyen de recouvrement des créances: (DSO)

DSO = (E/R moyen) / (ventes moyennes quotidiennes)

ou il peut également être calculé avec le ratio de rotation des effets à recevoir:

365 / ratio de rotation E/R

Voir la note N-8G2.1

Lorsque comparé à la moyenne du secteur industriel, le DSO est indicatif de la stratégie de vente de l'entreprise. Lorsque comparé aux termes de paiement figurant sur les factures, il indique l'efficacité du service de recouvrement. Il est clair que si le DSO est beaucoup plus long que les termes de facturation de l'entreprise, ou bien l'entreprise échoue dans ses recouvrements, ou bien la réalité n'est pas en rapport avec la stratégie prévue.

Vérifions la valeur de 49 jours, donnée pour la période de recouvrement des factures dans les Ratios_Timken. Avec la première méthode de calcul nous avons besoin du solde des effets à recevoir de $ 339,3 millions dans le Bilan Timken et des ventes quotidiennes obtenues en divisant les ventes 1999 de $ 2.495 millions obtenues dans le compte de résultat de Timken par 365, ce qui donne $ 6.836 millions par jour. La période de recouvrement des factures est

= 339,3 / 6,836 = 49,63 ou 50 jours.

Avec la deuxième méthode nous devons juste diviser 365 par le ratio de rotation des effets à recevoir calculé précédemment, à 7,35. La période de recouvrement des factures est alors

DSO = 365 / 7,35 = 49,66 ou 50 jours.

Voir les questions de révision de Q-8G2.1 à Q-8G2.3

3) - Echéancier des effets à recevoir

Un échéancier des créances est un relevé regroupant les effets à recevoir selon la durée pendant laquelle ils ont été en souffrance: 30 jours, 60 jours, 90 jours et plus. Une telle analyse indique les difficultés de paiement des clients, et est extrêmement utile parce qu'une forte corrélation existe généralement entre les retards de paiement et l'insolvabilité. Malheureusement, cet échéancier ne peut être obtenu par quelqu'un d'étranger à l'entreprise (excepté les banques). Ce qui peut être obtenu par quelqu'un de l'extérieur, et qui figure dans un poste séparé du bilan ou dans les notes des états financiers, est le montant alloué aux créances irrécouvrables. Ce poste devrait être une indication de l'ampleur des paiements en retard. L'observation d'un écart important par rapport aux années antérieures peut être particulièrement révélatrice. Si une grande proportion de clients ayant un compte ouvert ne payent pas, les comptes à recevoir sont clairement beaucoup moins liquides qu'ils n'apparaissent.

Voir les questions de révision de Q-8G3.1 à Q-8G3.3

4) - Volume des effets à recevoir par rapport à l'actif total

Le volume des effets à recevoir se mesure en divisant les effets à recevoir par l'actif total. On le calcule normalement en tant qu'élément du bilan en chiffres relatifs. Une comparaison dans le temps peut indiquer des changements de la stratégie de vente de l'entreprise. Une autre interprétation possible d'effets à recevoir en augmentation reflète la difficulté de paiement des clients et devrait être étudiée à 'aide des prévisions économiques décrites au Chapitre 15

5) - Examen de la stratégie de marketing et qualité des effets à recevoir.

Le tableau T-8.8 montre le délai moyen de recouvrement des créances et la proportion du volume d'effets à recevoir par rapport à l'actif total pour trois groupes d'entreprises américaines selon leur taille. Les trois groupes font partie des données utilisées tout au long du chapitre, et ces secteurs particuliers ont été choisis en raison des informations particulières qu'ils semblent donner en ce qui concerne des effets à recevoir et les stratégies de stocks.

Tableau T-8.8

Effets à recevoir de groupes d'entreprises américaines classées par taille dans trois secteurs en 1993
Pharmaceutique

Fabricants de machine

Meubles en gros
Volume de ventes (en millions de $) ) DSO AR% DSO AR% DSO AR%
-1 42 31 43 26 32 27
1-3 45 23 49 30 35 30
3-5 43 25 49 35 36 36
5-10 49 24 51 31 39 38
10-25 43 25 55 32 41 45
25 + 56 20 60 24 47 43
DSO = délai moyen de recouvrement des créances
ER% = pourcentage des effets à recevoir par rapport à l'actif total
Source: Robert Morris Associates, "Annual Statement Studies, 1994" , 1994 "

Le tableau T-8.5 montre clairement que pour chacun des secteurs de la sélection, les entreprises les plus importantes accordent des termes de paiement plus longs à leurs clients (DSO dans le tableau) que les petites entreprises. Cette observation était à prévoir car le coût de financement des grosses entreprises est inférieur à celui des moins importantes. Par conséquent, il est plus économique pour les grosses entreprises d'utiliser ce moyen pour stimuler les ventes. Cependant, dans le cas des fabricants de machines et dans le secteur pharmaceutique, une moindre proportion de fonds est consacrée à cette stratégie : les effets à recevoir en tant que pourcentage de l'actif total (montrés comme ER % dans le tableau) diminuent de façon inversement proportionnelle à la taille des entreprises. La conclusion est que seuls les grossistes les plus dominants dans l'ameublement ont la stratégie délibérée de tirer profit de leur taille par rapport aux sociétés moins importantes du même secteur.

Voir les questions de révision de Q-8G4.1 à Q-8G5.2

6) - Comparaison de l'utilisation des effets à recevoir dans le temps

Le tableau T-8.7 indique la proportion des effets à recevoir dans l'actif total pour certaines des 40 dernières années pour des entreprises américaines. Les données indiquent que, alors que la proportion d'autres éléments d'actif à court terme a diminué, la proportion des effets à recevoir est restée stable. Ceci montre que les entreprises américaines continuent à utiliser les termes de paiement offerts à leurs clients en tant qu'outil important de vente.

Voir les travaux de recherche R-8G.1 à R-8G.3

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