ANALYSE FINANCIERE  © John Petroff Traduction: Françoise BRUNELLE Source: PEOI

 


Chapitre 3 D-3- Coefficient de capitalisation des bénéfices ou PER

3)- Coefficient de capitalisation des bénéfices ou PER

Une autre approche utilisée par souci de simplification par un grand nombre d'investisseurs est le coefficient de capitalisation des bénéfices. On l'appelle parfois quotient (ou multiple) C/B : (Capitalisation/Bénéfice de l'entreprise, ou Cours / Bénéfice par action) ou le plus souvent PER (price-to-earnings or P/E ratio). Dans bien des cas, loin d'être une simplification à outrance, cette approche représente une amélioration par rapport à la formule précédente. Dans sa forme habituelle, l'idée est que le prix P d'une action doit être un multiple m de son revenu par action E (défini et discuté dans le Chapitre 13 Section B-2). Le multiple m est une moyenne sectorielle car on suppose que toutes les entreprises d'un secteur ont les mêmes problèmes de marketing, de technologie et de ressources et donc doivent avoir les mêmes schémas d'organisation et de production.

P = E . m

où P = prix estimé de l'action d'une entreprise
E = revenu par action
m = PER moyen du secteur

On remarquera que ce multiple est l'inverse du taux de rendement. Le choix d'un PER est très similaire à l'estimation d'un taux de rendement exigé. Le PER est une approche plus ancienne qui existait avant la théorie moderne du portefeuille mais qui est encore très utilisée.

Le Tableau T-3.5 ci-dessous donne la liste des PER moyens de 18 secteurs calculés en choisissant quelques grandes entreprises de chaque secteur. (Remarque : comme il s'agit de grandes entreprises, les PER sont vraisemblablement plus élevés que si on avait utilisé de petites entreprises. Une autre distorsion provient de l'inclusion des revenus d'entreprises nouvellement acquises dans les revenus opérationnels, ce qui augmente le taux moyen de croissance des ventes de 0,09 à deux fois le taux de croissance annuel du PNB pour cette période.)

Tableau T-3.5

Moyenne des PER, bêta, taux de croissance et de distribution par secteur et par entreprise pour 1998-2000

PER
2000

Bêta

Taux de croissance des ventes
1998-2000

Taux de distribution
Compagnies aériennes 10 1.25 0.09 0.04
AMR 9 1.35 0.06 0
Continental 12 1.30 0.12 0
Delta 8 1.20 0.08 0.06
Northwest 9 1.25 0.12 0.14
  UAL 11 1.15 0.05 0
Banques 13 1.34 0.11 0.53
Bank of America 11 1.40 0.06 0.43
Bank One 13 1.30 0.04 1.17
Chase 13 1.45 0.14 0.59
KeyCorp 8 1.25 0.09 0.45
MBNA 18 1.45 0.19 0.22
SunTrust 13 1.20 0.15 0.34
Boissons 25 0.80 0.07 0.37
Anheuser-Busch 21 0.70 0.04 0.38
Cadbury-Schweppes 23 0.65 0.03 0.47
Coca-Cola 35 1.10 0.02 0.71
Coors 18 0.60 0.08 0.25
Pepsi 28 0.95 0.18 0.06
Chimie 14 0.95 0.01 0.46
Dow 18 0.80 0.09 0.55
DuPont 20 1.05 0.03 0.53
Ethyl Corp 7 0.85 -0.08 0.27
Goodrich 9 1.10 0.01 0.48
Informatique 49 1.22 0.15 0.34
Compaq 33 1.30 0.17 1.49
Dell 74 1.35 0.43 0
Hewlett-Packard 43 1.05 0.21 0.18
Intel 49 1.05 0.13 0.51
IBM 34 1.00 0.04 0.11
Texas Instruments 74 1.45 0.16 0.07
3Com 35 1.35 -0.09 0
Biens de consommation 27 0.98 0.03 0.45
Avon 19 1.00 0.05 0.46
Colgate-Palmolive 36 1.10 0.02 0.38
Gillette 33 0.90 0.01 0.51
Procter & Gamble 20 0.90 0.02 0.43
Electricité 11 0.50 0.15 0.57
Con Ed 9 0.50 0.11 0.71
Northern States 13 0.55 0.08 0.91
PG&E 9 0.45 0.16 -0.26
Potomac 12 0.50 0.17 0.66
Wisconsin Energy 10 0.50 0.22 0.85
Alimentaire 14 0.75 0.02 0.46
Campbell 16 0.90 -0.03 0.55
General Mills 18 0.65 0.05 0.54
Heinz 14 0.80 0.01 0.84
Hormel 13 0.55 0.08 0.29
Sara Lee 13 0.75 0.01 0.36
Tyson 9 0.85 -0.02 0.16
Ameublement   9 1.08 0.07 0.20
Bassett 8 0.75 -0.04 0.69
Furniture Brands 7 1.55 0.04 0
Haverty Furniture 8 0.80 0.12 0.17
Leggett & Platt 13 0.96 0.13 0.14
Mohawk Industries 7 1.35 0.09 0
Internet 43 1.38

0.39

0

AOL 48 1.65 0.78 0
Microsoft 51 1.05 0.23 0
Symantec 30 1.45 0.17 0
Production industrielle 21 1.03

0.09

0.51

Boeing 16 1.05 0.10 0.20
General Electric 44 1.25 0.13 0.45
GM 10 1.05 0.09 0.25
Lockheed 15 0.70 -0.02 0.51
Timken 13 1.10 0.15 0.81
Produits pétroliers 17 0.80 0.06 0.32
Amerada Hess 12 0.75 0.09 0.07
Chevron 19 0.75 0.04 0.46
ExxonMobil 24 0.80 0.05 0.47
Phillips 13 0.75 0.08 0.28
Sunoco 15 0.95 0.06 0.34
Produits pharmaceutiques 30 1.07 0.10 0.27
Abbott Labs 22 1.00 0.06 0.43
Am.HomeProducts 28 1.10 0.02 -1.13
Bristol-Myers Squibb 29 1.15 0.1 0.47
Johnson & Johnson 24 1.00 0.08 0.37
Merck 25 1.15 0.19 0.43
Mylan 24 1.00 0.18 0.15
Pfizer 39 1.15 0.15 0.48
Pharmacia 30 1.00 0.11 0.60
SmithKline 45 1.05 0.02 0.64
Edition 21 0.90 0.07 0.27
Gannett 20 1.00 0.12 0.24
McGraw-Hill 21 0.85 0.09 0.43
NY Times 22 1.00 0.07 0.22
Reader's Digest 21 0.85 0.01 0.19
Washington Post 21 0.80 0.07 0.29
Chemins de fer 16 1.00 0.03 0.86
Burlington Northern 9 0.95 0.03 0.2
CSX 15 1.05 -0.05 0.89
Norfolf Southern 25 1.00 0.11 1.48
Vente au détail 16 0.98 0.10 0.30
Family Dollar Stores 20 0.95 0.16 0.22
Federated Dept. Stores 11 0.75 0.07 0
Kmart 7 1.05 0.04 0
Penney 10 0.90 0.12 1.14
Sears 9 1.15 0.03 0.24
Wal-Mart 41 1.10 0.15 0.17
Transport de marchandises 13 1.08 0.07 0.04
Fedex 18 1.20 0.07 0
Roadway 7 0.95 0.06 0.07
Téléphonie 31 0.89 0.05 0.53
ATT 29 0.85 0.07 0.47
BCE 53 1.05 0.14 0.74
BellSouth 23 0.80 -0.08 0.47
Verizon 19 0.85 0.06 0.42
Pneumatiques 9 1.03 0.12 0.82
Cooper 6 1.00 0.21 0.27
Goodyear 12 1.05 0.02 1.36
Moyennes 20 1.00 0.09 0.40
Source : Wall Street Journal 1/1/1998-12/31/2000, Company annual reports and Value Line Investment Survey 2000

Le Tableau T-3.5 montre très clairement que les statistiques confirment l'idée que les entreprises d'un même secteur doivent avoir le même PER. Les PER varient naturellemnt avec le temps et les pays. Ainsi, dans le marché haussier du NYSE du début des années 2000, les PER ont augmenté avec les prix : le PER de NYNEX a doublé pour atteindre plus de 20 (à ce qu'on voit dans le Tableau T-3.5), alors que ceux de ALLTEL et BellSouth sont autour de 15. C'est pourquoi on ne peut comparer que des PER d'une même période. Si on compare les pays, le Japon a toujours eu des PER bien plus élevés que les Etats-Unis. Ceci semble dû à un plus grand recours aux banques, habituel au Japon. Les PER des actions japonaises se sont effondrés pendant la crise asiatique et la récession japonaise de la fin des années 1990, mais ils sont remontés depuis. A l'inverse, les entreprises européennes ont des PER inférieurs (autour de 7 ou 8) à ceux des entreprises américaines (dont les PER sont autour de 10, comme on le voit dans le Tableau T-3.5), car les entreprises européennes font plus appel à l'autofinancement.

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