ANALYSE FINANCIERE  © John Petroff Traduction: Françoise BRUNELLE Source: PEOI

 


Chapitre 2 D-1- Le taux d'inflation

1) - Le taux d'inflation

Les préteurs subissent une perte du fait de la baisse du pouvoir d'achat de la monnaie quand les prix montent. Ils doivent être compensés de cette perte. Le taux d'actualisation nominal i n est souvent décomposé en taux d'intérêt réel i r et en taux d'inflation ii

i n = i r + ii

Ceci constitue un ajustement simplifié du taux d'intérêt nominal, qui est mathématiquement acceptable pour des taux d'inflation jusqu' à 14%, mais est souvent employé pour des taux d'inflation bien au delà de ce niveau. L'ajustement mathématiquement correct pour l'inflation est

i n = i r (1 + I i)

puisque tout les prix montent de (1+ i i) annuellement (ce qui est identique à un calcul d'intérêts composés).

Quand l'inflation est haute, la composante inflation des taux d'intérêt peut être très grande relativement à toutes les autres. Bien qu'il soit impossible dans ce livre de traiter de manière approfondie des questions de politique économique liées à l'inflation (en dehors de que ce qui est discuté dans la section B-3 du chapitre 15 , quelques mots doivent être dits sur cette composante très importante.

En effet, les taux d'intérêts annuels russes en 1995 ont été de près de 100%, en baisse par rapport à l'année précédente où ce chiffre était deux fois supérieur. La baisse est entièrement attribuable au ralentissement de l'inflation. Quelques pays, en particulier ceux d'Amérique Latine, ont appris à vivre avec des taux d'inflation très élevés. De nos jours, les économistes conviennent que l'inflation est bien plus due aux déficits budgétaires et aux politiques monétaires nécessaires pour financer ces déficits, qu'à la hausse des prix sur les marchés libres. Tout en étant la cause de l'inflation, les gouvernements estiment cependant que c'est leur devoir d'éviter des politiques qui soient inflationnistes, et ainsi, ils essayent d'apporter la stabilité à leur devise. Bien que quelques économistes connus soutiennent qu'aucun mal ne vient de l'inflation dès lors qu'on peut la prévoir correctement, il est clair qu'en matière financière, l'exactitude quant à l'évaluation des actifs financiers dépend en grande partie du choix d'un taux d'actualisation à la fois exact et précis. On se rappelle que dans la première section de ce chapitre, ce sont des taux d'intérêt nominaux qui sont utilisés pour l'évaluation des actifs financiers.

Si il n'est pas possible de compter sur un taux d'actualisation précis, alors, les erreurs dans l'évaluation des actifs financiers sont inévitables. Quand l'inflation représente les neuf dixièmes du taux d'intérêt, et change chaque mois, elle crée une telle distorsion que les autres éléments jouent un rôle mineur, et l'évaluation financière devient non significative. Ceci explique pourquoi, en Russie, seul les contrats à court terme sont basés sur des taux d'intérêt courants du marché du rouble; et ceci continuera aussi longtemps que l'inflation sera élevée et imprévisible. Bien plus, la pratique des taux variables ou des taux indexés n'est pas utilisée aujourd'hui en Russie. Il y a très peu de contrats russes qui soient à long terme. Ceux qui sont à long terme sont actuellement stipulés dans des roubles équivalents de dollars des Etats-Unis, de sorte que seuls des taux d'inflation modérés soient anticipés dans ces paiements : ceux du dollar.

Ceci constitue certes une alternative, mais elle exige un taux moyen futur acceptable d'inflation de longue durée du dollar. On peut utiliser le taux d'inflation annuel de longue durée aux Etats-Unis sur plus d'un siècle, qui a été estimé (par Ibbotson, voir le tableau T-2.1 ) de l'ordre de 3,1%. Le choix d'un taux d'inflation modéré peut être très acceptable dans la mesure où toutes les évaluations comparables sont également fondées sur la même hypothèse d'inflation.

Une alternative qui a été recommandée dans le cas des estimations de cash flow pour les dépenses en capital (voir la section B ci-dessus), est d'exprimer tous les montants en termes réels, c.-à-d. en enlevant l'inflation. Dans ce cas, le taux d'actualisation employé doit être également exprimé en valeur réelle. Comme on l'a précisé dans la section B cette alternative n'est pas utilisable pour la plupart des actifs financiers, où les paiements futurs (par exemple les coupons, annuités de prêt, dividendes, etc. ) sont exprimés en termes nominaux, parce que réexprimer tous ces paiements futurs en termes réels créerait plus de distorsion et ne serait pas meilleur que de laisser la composante d'inflation dans le taux d'actualisation (c.-à-d. en utilisant des taux nominaux).

Voir les questions de révision de Q-2D1.1 à Q-2D1.4

Voir le travail de recherche R-2D1.1.

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