ANALYSE FINANCIERE | © John Petroff Traduction: Françoise BRUNELLE, Christian Brigouleix Source: PEOI |
E -Comptes de résultats pro-forma : prévision des revenus
1) - Méthode du pourcentage des ventes :
La méthode la plus commune pour préparer un rapport de revenu pro forma est la méthode de pourcentage des ventes. Elle consiste à appliquer le pourcentage de chaque poste de dépenses par rapport aux revenus de vente totaux, pris à partir du compte de résultats normalisé de l'année en cours. Le point de départ est naturellement la prévision très importante du chiffre d'affaires pour l'année à venir. Il est facile de trouver que cette méthode laisse à désirer car elle ne tient pas compte des différences dans les types de dépenses qui peuvent varier d'une année sur l'autre, dont certaines sont énumérées dans la prochaine sous-section. Néanmoins, pour les secteurs stables dont beaucoup de dépenses importantes ne peuvent pas être prévues avec exactitude, les analystes trouvent la méthode adéquate.
2) - Prévision séparée des revenus et des coûts :
Pour affiner la méthode de pourcentage des ventes, l'analyste doit
considérer au minimum les
associations suivantes :
- le niveau des prix est fonction du degré de
leadership technologique, des acteurs du secteur, de la maturité du produit et du besoin d'une stratégie
défensive ;
- le volume dépend des efforts promotionnels, de la demande des consommateurs
et des réactions de
la concurrence ;
- le prix de revient unitaire des produits vendus
est lié à l'expansion des volumes et aux tendances en
vigueur des coûts des approvisionnements ;
- les économies de frais généraux dépendent de la
qualité des actifs ;
- les salaires dépendent de la politique salariale et des prévisions du marché
du travail ;
- les dépenses de frais financiers dépendent des
leviers financiers et des prévisions de rendement des
marchés financiers ;
- la recherche et le développement dépendent des
engagements concernant les efforts
technologiques.
L'évaluation de chacun de ces postes du point de vue de la direction et leur conversion en montants de dépenses exige une grande connaissance d'une entreprise ou d'un secteur donnés. Cependant, ce ne sont pas les éléments les plus difficiles à estimer. Les dépenses discrétionnaires discutées précédemment ne sont normalement pas prévisibles avant que les résultats réels de l'entreprise soient connus, et cela évidemment ne peut se produire qu'à la fin de l'année. L'intuition de l'analyste à leur égard peut s'améliorer après avoir observé pendant des années les performances de l'entreprise.
Dans toutes les prévisions, l'analyste devra décider si la direction maintiendra son plan jusqu'au bout ou non, si la concurrence exercera des représailles, si les consommateurs seront fidèles au produit, et ainsi de suite. Ces hypothèses seront formulées sur la base de sa familiarité avec l'entreprise, de l'évaluation précise du secteur d'activité et de sa capacité à prévoir les conditions économiques. Les résultats risquent fort d'être pleins d'erreurs. Mais, croire à la possibilité de prévisions sans failles est incompatible avec l'analyse financière. Chaque supposition requiert une recherche soigneuse concernant beaucoup d'aspects de l'environnement de l'entreprise. C'est seulement en comprenant les erreurs passées que les prévisions peuvent être améliorées. Ainsi, l'exercice consistant à prévoir tous les revenus et dépenses peut être très utile, beaucoup plus utile même que le chiffre des résultats.
3) - Erreur de prévision
Comme pour toutes les autres prévisions discutées aux chapitres précédents, il est utile d'établir une évaluation historique des prévisions passées. L'estimation et l'explication des erreurs de prévision passées est la clef de l'amélioration des prévisions.
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