ANALYSE FINANCIERE  © John Petroff Traduction: Françoise BRUNELLE, Christian Brigouleix Source: PEOI

 


Chapitre 12 B-1- Introduction en bourse

1) - Introduction en bourse

Quand une entreprise vend ses actions pour la première fois, ceci s'appelle une introduction en bourse (IPO - initial public offering -) Pour que la vente produise la quantité d'achats et de volume de fonds souhaités, beaucoup d'aspects doivent être soigneusement préparés: Le moment opportun, le prix de souscription, les documents à déposer et à distribuer au public, le marketing, la distribution des prospectus d'émission et des actions et le mécanisme de la souscription. S'il se trouve que la date de la souscription coïncide avec une série d'événements négatifs à la bourse, la souscription peut échouer : personne n'achètera les actions, et cela en soi sera négatif pour le titre. Par exemple, dans la première moitié de l'an 2000, les deux tiers des IPO ont été retardés car la valeur de l'indice Nasdaq s'est contracté de plus de 5.000 à presque 3.000.

Fixer la date ne peut pas être fait au dernier moment : Une introduction en bourse se prépare sur plusieurs mois pour préparer les dépôts de documents auprès des autorités locales et du SEC - Commission des valeurs mobilières des Etats Unis – (pour des actions offertes dans plus d'un état), et recevoir des certificats d'enregistrement après une période d'attente statutaire (pour un examen complet des conditions légales veuillez consulter les textes de loi et de réglementation sur les valeurs mobilières.) En conséquence, les prévisions des tendances du marché doivent faire partie de la préparation de l'introduction en bourse. L'analyse technique décrite en chapitre 5 peut être utile sur ce point. Un banquier d'affaires au courant des tendances du marché peut offrir le meilleur conseil.

Le prix de souscription a peu à voir avec la valeur comptable ou la valeur nominale. Ce que les investisseurs payeront dépend des espérances de gains futurs (comme démontré au chapitre 3). Ainsi, l'information contenue dans le prospectus est cruciale pour convaincre les acheteurs éventuels, mais elle est également minutieusement examinée par le SEC à la recherche de toute information trompeuse, et doit donc être très prudente pour ne pas provoquer d'espérance injustifiée. Un prix trop élevé découragera les acheteurs, et un prix trop bas ne produira pas la quantité attendue de capital. Le prix de souscription dépend également de la proportion de capitaux propres conservés par les fondateurs de l'entreprise. En émettant les nouvelles actions, les fondateurs font essentiellement levier avec leur propre investissement dans l'entreprise. Emètre les nouvelles actions à bas prix peut avoir comme conséquence la dilution de leur part dans la société, et, dans les cas extrêmes, jusqu'à la perte de contrôle. Le besoin de la présence d'un banquier d'affaire professionnel est là encore évident. L'expertise nécessaire doit s'étendre de la finance d'entreprise afin de satisfaire les espérances des fondateurs, aux règles du SEC de sorte que le prospectus ne soit pas rejeté.

Le rôle de la banque d'affaire devient encore plus évident pour les aspects marketing et distribution. A moins que l'entreprise soit déjà connue par les médias, les investisseurs potentiels doivent être informés de l'introduction en bourse. La clientèle de la banque d'affaire peut être insuffisante, et un syndicat de plusieurs sociétés de bourse et revendeurs est souvent formé pour toucher un public plus large. Le syndicat est également prêt à répondre au déluge de questions concernant le prospectus préliminaire (prospectus pour lesquel l'entreprise n'a pas encore de certificat d'enregistrement de la SEC), et à s'occuper des formulaires de souscription. Pour toutes ces raisons, les entreprises comptent sur les sociétés de bourse pour contrôler de nouvelles émissions d'actions.Si l'engagement contractuel de la société de bourse est seulement de faire au mieux, la commission peut être réduite jusqu'à un demi pour cent sur des émissions égales ou supérieures à $20 millions, mais pour des émissions de moins de $1 million la commission peut excéder 5%. Si la société de bourse garantit le montant de la vente, la commission est plus élevée car la société de bourse assume le risque en promettant d'acheter les titres si les investisseurs ne le font pas, et de maintenir un marché ordonné après l'émission. Ces deux promesses peuvent s'avérer très onéreuses.

Avec le volume accru des transactions en ligne depuis le début de ce siècle, plusieurs sociétés d'Internet ont laissé espérer un lien direct entre les investisseurs et les entreprises émettrices sans l'intermédiaire de sociétés de bourse ou de syndicats. La découverte d'informations sur les introductions en bourse est en effet devenue beaucoup plus facile avec les sites internets tels que Hoover (http://www.hoovers.com/) et Edgar ( http://www.edgar-online.com/). Les mécanismes de marketing, de distribution et d'émission semblent facilités, mais d'autres aspects de moment opportun, de chiffrage et des déclarations nécessaires doivent toujours être traités.

Certaines introductions en bourse ont un succès retentissant. Voyez par exemple le dépassement de souscription d'entreprises privatisées telles qu' Air France ou Deutshe Telekom. Mais il s'agit là d'entreprises connues dans le monde entier. Pour la majorité des introductions en bourse, il est bien connu qu'il existe une période d'euphorie juste après l'émission, qui s'efface pour la plupart des entreprises dès qu'elles commencent à avoir des difficultés à réaliser les projets indiqués dans le prospectus (à peu près au bout d'un an). Ne pas oublier que la majorité des entreprises font faillite. Les investisseurs savent cela et se méfient de nouvelles émissions. C'est pourquoi certaines nouvelles entreprises n'ont aucune chance de trouver preneurs en bourse pour leurs titres, avec ou sans banque d'affaire ou syndicat. La seule alternative est alors de trouver des capitaux à risques, mais cela peut impliquer de céder une grande partie des actions, et aussi le contrôle de l'entreprise.

Aux Etats-Unis, depuis 1982, la SEC autorise l'enregistrement en attente. Ceci économise sur les honoraires de la société de bourse parce que l'entreprise peut s'occuper des documents d'enregistrement, et de façon plus importante, l'entreprise peut prendre jusqu'à deux ans pour effectuer l'émission. L'entreprise peut vendre les actions nouvelles peu par peu, et tirer profit des meilleures conditions du marché.

Voir les questions de révision de Q-12B1.1 à Q-12B1.14

Voir les travaux de recherches de R-12B1.1 à R-12B1.3.

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