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©1989 & 2002 John Petroff. Traduction 2004 Samuel Michel |
OBJECTIF D'ÉTUDE
Le but de ce chapitre est d'analyser une forme très commune de marché où les entreprises sont nombreuses mais ont une certaine puissance monopolistique. Nous parlerons d'abord des caractéristiques du marché.Puis nous étudierons comment fonctionne l'équilibre à court et à long terme. Nous en déduirons enfin l'effet économique d'un tel marché. Et puisque les actions ne se rapportant pas aux prix jouent un rôle important dans ce type de marché, nous accorderons une place particulière à la publicité.
CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE
Dans la concurrence monopolistique, le marché est caractérisé
par
- un grand nombre d'entreprises,
- des produits différenciés (et qui ne sont pas
considérés comme des produits de remplacement parfait
par les consommateurs),
- une capacité des vendeurs à fixer leur prix librement,
- la libre entrée et sortie dans le marché,
- beaucoup d'actions ne se rapportant pas au prix afin de rendre
possible pour chacun l'identification de son propre produit..
La forme du marché de concurrence monopolistique est très courante. Presque toutes les activités de vente au détail sont régies par cette forme de marché. Les petites entreprises dans tous les secteurs font également partie de cette catégorie. Monter un commerce est relativement facile, mais le faire prospérer dans le temps ne l'est pas: cela exige la capacité de convaincre les clients que le produit est différent et meilleur que celui des concurrents. |
NOMBRE D'ENTREPRISES EN CONCURRENCE
MONOPOLISTIQUE
Le grand nombre d'entreprises en concurrence monopolistique implique
que les entreprises soient de petite taille par rapport à
la totalité du marché. Bien qu'elles aient un certain
pouvoir sur le prix (dans la mesure où leurs produits sont
différenciés), elles n'ont pas suffisamment de puissance
pour exercer des représailles si une autre entreprise change
le prix de leur produit. C'est ce qui différencie principalement
cette forme de marché de l'oligopole.
PRODUITS DIFFÉRENCIÉS
EN CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE
Le produit dit "différencié" vendu par
une entreprise en concurrence monopolistique a des caractéristiques
qui incitent un client à le préférer aux
articles semblables produits par d'autres entreprises. Ces caractéristiques
peuvent être physiques ou simples fruits de la publicité.
Le pouvoir de toute entreprise d'élever ses prix vient
du fait même que les produits n'ont pas de pendants qui
puissent les remplacer parfaitement. Des actions ne se rapportant
pas au prix sont alors nécessaires pour différencier
les produits.
ENTRÉE DANS LE MARCHÉ
EN CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE
En situation de concurrence monopolistique, aucune barrière
n'existe ni à l'entrée ni à la sortie du
marché. Cependant, la nécessité de différencier
son produit entraîne des actions ne se rapportant pas au
prix, qui, si elles échouent, pourraient faire sortir l'entreprise
du marché en raison des coûts supplémentaires.
LA DEMANDE EN CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE
La demande en concurrence monopolistique résulte de la
préférence des clients pour les caractéristiques
du produit différencié. Cependant, parce qu'il y
a beaucoup de produits de remplacement aisément disponibles,
la demande est fortement élastique. Graphiquement, ceci
signifie que la courbe de la demande d'une entreprise en concurrence
monopolistique est plus plate que
celle observée en cas de monopole.
La demande pour les produits d'un restaurant est susceptible d'être très élastique parce qu'il y a beaucoup d'autres concurrents capables de fournir des repas aux clients. Cependant, la demande n'est pas parfaitement élastique (c.-à-d. horizontale) comme dans le cas de la concurrence parfaite parce que, chaque restaurant a quelque chose à offrir que d'autres restaurants n'ont pas. Par exemple, la commodité, le cadre, le raffinement du menu ou tout simplement l'atmosphère. |
LE BÉNÉFICE EN CONCURRENCE
MONOPOLISTIQUE
Le bénéfice d'une entreprise en concurrence monopolistique
est déterminé de la même manière que
dans tous les autres types de marché, soit par la règle
suivante : la quantité est optimale quand le revenu marginal
rencontre le coût marginal. Ce niveau optimum de production
détermine ensuite le prix de vente unitaire (sur la courbe
de la demande) et le coût de revient moyen (sur la courbe
du coût total moyen). Le bénéfice est ce qui
dépasse le secteur de revenu total au-dessus du secteur
de coût total.
Un restaurant devrait théoriquement servir des clients supplémentaires si et seulement si le revenu supplémentaire ou marginal dépasse le coût supplémentaire ou marginal du dernier repas servi. On peut observer l'application de cette règle dans la façon dont sont acceptées les réservations (moyen de maîtriser le nombre de clients). Sans réservations, le restaurant est forcé de servir les clients parfois en surcharge et de les faire attendre avant de pouvoir s'occuper d'eux. |
ÉQUILIBRE A LONG TERME EN
CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE
L'équilibre à long terme d'une entreprise en concurrence
monopolistique est situé là où la demande
est tangente à la courbe du coût total moyen. A ce
point, il n'y a aucun bénéfice. Dans le cas d'un
bénéfice (si la demande est au-dessus de la courbe
du coût total moyen), de nouvelles entreprises entreraient
dans le marché et réduiraient la demande de chaque
companie. En cas de perte (quand la demande est au-dessous du
coût total moyen), des entreprises quitteraient le marché,
la demande et le prix pour chaque companie restante s'élèveraient.
Les entreprises peuvent, cependant, maintenir leurs bénéfices
en agissant sur autre chose que les prix.
Une chaîne de restaurant qui réussit entraîne une foule d'imitateurs. Plusieurs chaînes ont essayé de "faire du Mac Donald". Ils ont attiré une partie de la clientelle des "fast food" et ont fait des bénéfices. En retour, la riposte de Mac Donald s'est traduite par une intensification de sa publicité. |
EFFET ÉCONOMIQUE EN CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE
En général, l'effet économique en concurrence
monopolistique se traduit par une perte indésirable de
l'efficacité allocative et productive : le client paye
plus mais a une capacité dachat moins grande
que dans la concurrence parfaite. Cependant, l'effet n'est pas
aussi important que dans un monopole et les produits différenciés
fournissent une variété attractive et recherchée
par les consomateurs. Néanmoins, on observe un certain
gachis dans des capacités excessives et dans des actions
ne se rapportant pas aux prix.
Les marchés de biens génériques fonctionnent presque en concurrence parfaite parce qu'ils sont normalisés. Les produits de marque connue du même type (comme c'est le cas pour les biscuits par exemple) sont en concurrence monopolistique parce qu'ils ne produisent pas exactement les même articles. Les clients doivent payer un prix plus élevé pour des produits de marque (comme BN ou Lu), mais ça ne les gênent pas. |
OPERATIONS NE SE RAPPORTANT PAS AU PRIX EN CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE
En concurrence monopolistique, les entreprises s'engagent dans
des opérations ne se rapportant pas au prix, il s'agit
principalement
-de déclinaison et de développement des produits
-ou de publicité.
La déclinaison dun produit peut donner l'illusion
d'une nouveauté. La diversité des produits peut
alors constituer un écueil parce qu'elle perd les consommateurs
dans une offre excessive.
Les producteurs de marque ont divers moyens pour rendre leurs produits attrayants. La publicité est l'outil principal. Les producteurs d'articles génériques n'ont théoriquement pas à l'utiliser. |
ARGUMENTS EN FAVEUR DE LA PUBLICITÉ
Les argument en faveur de la publicité sont
- elle est instructive,
- elle augmente les ventes et permet des économies d'échelle,
- elle augmente les ventes et contribue à une croissance
économique,
- elle finance les médias,
- elle augmente la concurrence et tend à faire baisser
les prix.
La publicité dun nouveau produit joue un rôle majeur : pensez à un événement artistique que des téléspectateurs intéressés auraient manqué parce qu'il n'a pas été annoncé. En réalité, la majeure partie de la publicité (à la télévision par exemple) est axée sur des produits déjà connus et établis comme les boissons non alcoolisées par exemple ou d'autres produits de grande consommation; la publicité a alors seulement pour but d'éloigner les clients des concurrents. |
ARGUMENTS CONTRE LA PUBLICITÉ -
Les arguments qui vont à l'encontre de la publicité
sont :
- la publicité n'est pas instructive mais concurrentielle,
- les économies d'échelle sont illusoires,
- la publicité gonfle les coûts,
- les annonceurs en se les appropriant privent les médias
de leur neutralité
- la publicité est employée comme barrière
d'entrée, et
- la publicité n'est pas une activité productive.
[Il est important pour nous de savoir ce que vous penser
de ce chapitre.
Si vous avez un commentaire, une correction ou une question
se rapportant à ce chapitre, envoyez le à comments@peoi.org
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