PRECIS DE MACRO-ECONOMIE | © 1986, 1990 & 2002 John Petroff. Traduction 2003 Sandrine Cortet. |
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Le but de ce chapitre est d'identifier les sources de la croissance
économique,
notamment en se penchant sur l'expérience des Etats-Unis.
DEFINITION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La croissance économique peut être mesurée
par le taux de croissance
du produit national brut (PNB). On peut aussi, pour une mesure
plus pointue, prendre le taux de croissance du produit national
brut par personne pour évaluer la hausse du niveau vie
par individu.
Le taux de croissance réelle annuelle du PNB a été approximativement de 3,5% aux Etats-Unis pendant la deuxème moiti du siècle dernier. Le taux annuel de croissance du PNB par personne a été d'environ 2,0% pour la même période. |
DECLIN DU TAUX DE CROISSANCE DE
LA PRODUCTIVITE
Le taux de croissance de la productivité des Etats-Unis
dans les années 1990 est passé d'une moyenne de
3% par an à moins de 1% par an au début des années
90. Cette diminution semble être attribuable à une
baisse du taux d'épargne, assortie d'un progrès
technologique moindre, d'un vieillissement du capital et une diminution
de la qualité du travail (liée à une détérioration
des normes éducatives).
L'évolution de la productivité dans les années 1990 au Japon était aux environs de 8%, et elle a permis un taux de croissance du PNB de 6% par an. Cependant, dans la seconde partie des années 1990, l'économie du Japon est entrée dans une période de récession, tandis que celle des Etats-Unis a débuté une période de prospérité. |
SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Une étude d'Edward Dennison a démontré que
la croissance économique peut s'expliquer par l'amélioration
soit des facteurs de production (ou ressources) soit de la productivité.
Aux Etats-Unis, Dennison montre que près de 68% de la croissance économique s'explique par l'amélioration de la productivité.
Cette hausse de la productivité s'explique elle-même par de meilleures qualifications professionnelles, un accroissement de l'échelle de production et un progrès des technologies.
Le taux de croissance annuelle du PNB des Etats-Unis de 3,5% se décompose comme suit : 2,8% imputables à une amélioration de la productivité, 0,7% imputable à la croissance de la main d'oeuvre. L'amélioration de la productivité est donc un facteur de la croissance plus important que l'évolution des facteurs de production eux-mêmes. |
TAUX D'EPARGNE
La croissance économique et la formation du capital exigent
un taux élevé de l'épargne (L'épargne
correspond au renoncement à la consommation pour permettre
la production de moyens de production, ce qui donne un rendement
général accru.). Le taux de l'épargne aux
Etats-Unis est tombé dans les années 1990 en dessous
de 6%, alors qu'il dépassait 17% au Japon.
Plusieurs études récentes ont critiqué l'importance donnée aux bénéfices à court terme par les compagnies américaines, et la préférence des ménages pour la consommation. Ces deux tendances ont contribu au ralentissement de l'investissement et de l'économie aux Etats-Unis dans les années 1980-90. |
LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS
La loi des rendements décroissants a posé la question
de la faisabilité de la croissance économique. Les
ressources sont limitées et fixes, les améliorations
du rendement ne sont pas possibles au-delà d'une certaine
limite, en outre, l'espace sur terre est limité et reste
inchangé quoiqu'il arrive, par conséquent, on ne
peut pas imaginer des améliorations illimitées et
une croissance continue et infinie.
L'effet de la loi des rendements décroissants est particulièrement conséquent si le taux d'évolution de la population dépasse le taux de croissance de la productivité. Beaucoup de pays en voie de développement ont une croissance de la population extrêmement élevée, certains au-dessus de 20% par an. |
MALTHUS
Malthus a montré que la population se développe
à un rythme de croissance géométrique (1,2,4,8,16,...),
tandis que la croissance des ressources (la terre en particulier)
est limitée au mieux à un taux arithmétique
(1,2,3,4,..). Il en déduit qu'à coup sûr famine
et guerre sont à venir. Cependant, les prévisions
de Malthus ne se sont pas complètement vérifiées,
en partie en raison des améliorations technologiques.
Beaucoup de pays industrialisés sont passés par une transition démographique (ou les familles tendent à être réduites quand les revenus sont plus hauts). Le taux annuel de croissance de leur population a chuté en dessous de 2% par an, et, dans certains cas, est passé à des valeurs négatives. Dans ces conditions, alors que de plus en plus de pays passent par leur transition démographique, les prévisions morbides de Malthus sont de moins en moins valables. |
CRITIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La croissance économique a été mise en question
par divers auteurs qui mettent l'accent sur la détérioration
de notre environnement et de nos valeurs culturelles.
Les préoccupations récentes propos de l'écologie globale ont mis en avant la détérioration de la qualité de la vie touchée par les atteintes à la qualité de l'air et de l'eau. Les partisans de la croissance économique tout prix pointent cependant du doigt les réglementations sur l'environnement et leur reprochent d'être coûteuses pour les entreprises et de compromettre la croissance économique nationale. |
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